Thèses et HDR soutenues

La responsabilité pénale de l'employeur

La responsabilité pénale de l'employeur

Nom Prénom: 
MASTAGLI Julien
Obtention du doctorat
Directeur(s) de thèse :
GÉA Frédéric - Professeur - Université de Lorraine - Faculté de Droit, Sciences économiques et de Gestion de Nancy
BRACH-THIEL Delphine - Maitre de conférences HDR - Université de Lorraine - Faculté de Droit, Sciences économiques et de Gestion de Nancy
Composition du jury: 
  • M. Frédéric GEA, Professeur des universités, Université de Lorraine, directeur de la thèse
  • Mme Delphine BRACH-THIEL, Maître de conférences, Université de Lorraine, co-directeur de la thèse
  • Mme Elisabeth FORTIS, Professeur des universités, Université Paris 10 Nanterre, rapporteur
  • M. Patrick MORVAN, Professeur des universités, Université Paris Panthéon-Assas, rapporteur
  • M. Jean-François SEUVIC, Professeur émérite, Université de Lorraine
  • Mme Diane BERNARD, Professeur des Universités, Université de Saint Louis de Bruxelles (Belgique)
Date début: 
Novembre 2012
Résumé: 
Pourquoi une responsabilité pénale de l’employeur ? Qu’est-ce qui explique que le législateur ait, de longue date, entendu accompagner les normes constituant le droit du travail en tant que branche du droit d’une normativité pénale ? A quoi sert une telle responsabilité ? Qu’en attendent, au juste, celles et ceux qui entendent la mettre en œuvre, à savoir les salariés eux-mêmes ? Ces questions regorgent de fausses évidences susceptibles de produire des illusions d’optiques. Cette notion de responsabilité pénale de l’employeur demeure d’apparition récente, si l’on veut bien prendre en considération le fait qu’une telle terminologie n’a été consacrée qu’avec la recodification, en 2008, du droit du travail. Auparavant, c’est d’une responsabilité pénale du chef d’entreprise qu’il s’agissait. Ces notions sont-elles cependant synonymes ? Nullement. Le chef d’entreprise est une personne physique, placée à la tête d’une organisation ou institution. L’employeur, lui, est soit une personne physique soit une personne morale, partie au contrat de travail. Ce sont les pouvoirs dont celui-ci est investi qui fondent sa responsabilité – suivant une logique distincte de celle susceptible de viser le chef d’entreprise. Plus généralement, quelle conception se fait-on de la responsabilité pénale de l’employeur ? Point de constance ni d’univocité ici. Tout simplement parce que des évolutions profondes sont intervenues. Cette responsabilité pénale s’est développée, originellement sur un modèle bâti dans le contexte de la révolution industrielle du XIXème siècle et la consécration des premières lois sociales. Ce modèle englobe tout à la fois des mécanismes empruntés à la responsabilité́ civile et à la responsabilité́ pénale et des mécanismes propres participant à l’autonomisation du modèle. Il s’est construit sur un fondement commun, celui de la figure de l’employeur. Ce modèle subit, depuis quelques années déjà, une forme de remise en cause en raison de l’illisibilité de ses sources, de la complexité de ses procédures, du faible taux de condamnations, mais encore de son incompatibilité avec les principes généraux du droit pénal et de son incapacité à saisir le pouvoir dans l’entreprise ou les relations entre les sociétés. Chemin faisant, le paradigme semble être entré en crise. C’est alors que la responsabilité pénale de l’employeur s’est frayée de nouveaux chemins, jusqu’à ouvrir sur l’émergence d’un modèle alternatif, ourlé à partir d’une recomposition du pouvoir dans l’entreprise et d’une reconfiguration du lien d’imputation, guidé, comme à son origine, par la recherche d’une meilleure effectivité du droit du travail. Faire ressortir cette transformation invite à déplier, en tenant à distance toute approche dogmatique, la question des fonctions du droit pénal du travail – et à travers elle de la responsabilité pénale de l‘employeur. De plis en déplis, c’est la singularité de cette responsabilité qui se trouve mise en exergue, sa fonction propre, par rapport à d’autres modes d’imputation, en matière de relations de travail. Quelle place en effet la responsabilité pénale occupe-elle, en ce domaine, par rapport aux autres systèmes de responsabilité ? A-t-elle encore un rôle spécifique à jouer ? Si oui, le(s) quel(s) ? Des réponses dépendent le sens, ou le non-sens, de la responsabilité pénale de l’employeur.
Date de soutenance: 
11/12/2019 - 13:30
Lieu de soutenance: 
Salle des thèses, Faculté de droit, sciences économiques et gestion de Nancy