Thèses et HDR soutenues

Les évolutions du statut pénal du chef de l'État français

Les évolutions du statut pénal du chef de l'État français

Obtention du doctorat
Directeur(s) de thèse :
BRACH-THIEL Delphine - Maitre de conférences HDR - Université de Lorraine - Faculté de Droit, Sciences économiques et de Gestion de Nancy

SEUVIC Jean-François - Professeur émérite de droit privé et sciences criminelles - Université de Lorraine

Composition du jury: 
  • Mme Delphine BRACH-THIEL, Maître de conférences HDR en droit privé et sciences criminelles, Université de Lorraine, Directrice de thèse
  • M. Jean-François SEUVIC, Professeur émérite de droit privé et de sciences criminelles, Université de Lorraine, Co-directeur de thèse
  • Mme Jocelyne LEBLOIS-HAPPE, Professeure de droit privé et de sciences criminelles, Université de Strasbourg, Rapporteure
  • M. Laurent DESESSARD, Professeur de droit privé et de sciences criminelles, Université de Poitiers, Rapporteur
  • Mme Béatrice LAPÉROU-SCHENEIDER, Professeure de droit privé et de sciences criminelles, Université de Franche-Comté, Examinatrice
Date début: 
Octobre 2017
Résumé: 

De manière générale, cette étude consiste à démontrer les évolutions du statut pénal du chef de l’État français vers le droit commun. Ce statut était autrefois composé des règles et des principes spéciaux tels que la souveraineté en la personne du Roi, l’origine divine du pouvoir qui rendaient sa responsabilité inexistante. Le représentant de Dieu, le Roi, ne pouvait pas voir sa responsabilité engagée devant les hommes mais uniquement devant Dieu. Le chef de l’État relevait ainsi d’un droit très spécial. Or, l’évolution de la société avec la fin de la Monarchie (la Révolution de 1789) a remis en cause ce statut, en envisageant une responsabilité du chef de l’État pour la commission d’une infraction spéciale : la haute trahison. La quête de l’égalité entre les citoyens, principe fondamental de la République , et la nécessité de protéger la fonction de chef de l’État ont conduit à un compromis permettant de respecter ces deux exigences : l’inviolabilité temporaire. L’inviolabilité a pour effet de différer l’application du droit commun aux actes détachables de la fonction de chef d'État. De cette manière, le chef de l’État relève du droit commun pour la commission de toute infraction ne relevant pas l’exercice de ses fonctions. En outre, avec la suppression des infractions – exemple le crime de lèse-majesté, l’offense au président de la République – concourant à la protection du chef de l’État qui lui était accordée, celui-ci se trouve relégué au rang d’un citoyen ordinaire. En effet, il n’existe plus d’infractions spéciales dont le chef de l’État pourrait, seul, être victime. En outre, la qualité de chef d'État ne constitue pas dans la loi une circonstance aggravante spéciale, il reçoit le même traitement que « toute personne dépositaire de l’autorité publique ». Par ailleurs, l’avènement du droit international pénal et des juridictions pénales internationales, dont la règle fondamentale est la non-pertinence de la qualité officielle de chef d’État, a également contribué à l'évolution du statut pénal du chef de l'État qui relevait, au départ, d'un droit spécial vers le droit commun : de l'extraordinaire à l'ordinaire, de l'inexistence de la responsabilité à une responsabilité sui generis en droit international.

Date de soutenance: 
05/12/2023 - 09:00
Lieu de soutenance: 
Salle des thèses, Faculté de Droit, Sciences économiques et Gestion de Nancy